Résumé détaillé de l'épisode 45 : "Les chocs culturels – Partie 2"
Podcast : ehoui!
Hôte : Virginie Cutulic
Date : 14 juin 2021
Épisode : 45
Thème : Les chocs culturels au Mexique – expériences personnelles, anecdotes linguistiques et analyse des différences France/Mexique
Aperçu de l'épisode
Dans ce second volet dédié aux chocs culturels, Virginie partage son vécu de cinq années au Mexique après avoir déjà relaté ses expériences indiennes dans l’épisode précédent. Elle raconte avec une grande authenticité les défis linguistiques rencontrés à son arrivée, les différences d’approche dans les relations sociales, l’enseignement, l’amitié et les codes sociaux, tout en glissant de nombreux exemples de la vie quotidienne et des expressions idiomatiques. Le ton est à la fois pédagogue, chaleureux et personnel, avec des touches d’humour et des exemples concrets destinés à aider l'auditeur à s’immerger dans le français "de la vraie vie".
Points clés et moments forts
1. Le Mexique, son deuxième pays (02:40)
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Virginie explique son attachement profond au Mexique, où elle a vécu près de cinq ans et fondé une famille franco-mexicaine.
« Le Mexique, c’est vraiment mon deuxième pays… si un jour je devais adopter la nationalité mexicaine je le ferais avec grand plaisir » (03:51) -
Elle raconte comment elle a obtenu la résidence permanente au Mexique, partage des conseils sur la facilité du processus pour ceux que cela intéresse, et annonce son intention potentielle de s’y réinstaller.
2. Le départ pour le Mexique et l’importance (sous-estimée) de la langue (05:23 → 09:44)
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Après une période d’ennui professionnel en France, Virginie décide de partir vivre à l’étranger et rejoint une alliance française à Durango en 2013.
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Elle reconnaît avoir sous-estimé la difficulté d’apprendre l’espagnol sur place, malgré la proximité linguistique entre le français et l’espagnol : « J’ai beaucoup regretté parce que je suis arrivée et j’ai vraiment souffert… galérer, c’est un mot familier pour dire j’ai eu beaucoup de difficultés » (09:31)
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Elle conseille très vivement d’apprendre la langue du pays avant de partir, même lorsqu’il s’agit d’une autre langue latine.
3. Installation et adaptation à Durango (09:45 → 17:31)
- À son arrivée, Virginie séjourne dans un quartier difficile, traverse une phase de déprime et sent d’emblée l’importance de s’immerger dans la vie locale en vivant avec des Mexicains.
- Elle compare sa première immersion à l’Inde, où les étrangers vivent souvent entre eux. Au Mexique, la rareté des francophones à Durango l’oblige à s’adapter très vite.
- Elle revient sur ses débuts d’enseignante de FLE, confrontée à la barrière de la langue et à des élèves peu motivés : « Les élèves n’avaient pas vraiment choisi d’apprendre le français, c’était plus quelque chose d’obligatoire, donc le premier semestre a été extrêmement difficile » (13:47)
- Elle souligne la différence notable de discipline en classe :
« En France, les classes sont très… sont silencieuses en général et au Mexique c’est une société qui parle beaucoup, les Mexicains sont dans la communication, ils parlent très fort… ça a été un gros choc culturel pour moi. » (15:04)
4. Les particularités de la communication et de l’amitié mexicaines (17:32 → 22:45)
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Virginie souligne la facilité de créer des liens au Mexique : « Au Mexique, c’est super facile de se faire des amis… ce n’est pas du tout, « oh, c’est hypocrite », pas du tout. » (18:21)
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Elle compare les soirées françaises (où l’on aime débattre de sujets profonds) à l’ambiance mexicaine, plus superficielle selon son expérience : « Ce qui me manquait parfois au Mexique, c’était cette envie d’approfondir, de parler de sujets un peu plus sérieux. » (20:07)
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Elle met en avant la fidélité des liens d’amitié mexicains et la différence quant à la taille du cercle social : « Les Mexicains ont beaucoup d’amis… en France, on a un cercle d’amis beaucoup plus restreint. » (22:20)
5. Les barrières culturelles dans le comportement quotidien (22:46 → 33:55)
– La difficulté de dire non (22:46)
- Virginie découvre que l’affirmation directe n’est pas la norme au Mexique : « Les Mexicains ne veulent pas dire non pour ne pas vexer les personnes… c’est un choc culturel énorme comme française. » (24:00)
– Le manque de ponctualité (25:22)
- Elle partage sa frustration vis-à-vis du « temps mexicain » et du flou autour du fameux "ahorita" : « Je me rappelle… j’attendais, j’étais prête… je voyais l’heure qui passait… le ‘ahorita’ ne signifie absolument rien au Mexique. » (28:56)
– La question de l’engagement social et du mariage (29:40)
- Virginie explique la pression sociale (particulièrement dans les villes petites ou moyennes) au sujet du mariage : « Il y a encore cette barrière culturelle, cette barrière catholique… le catholicisme, c’est vraiment très traditionnel. » (32:24)
- Elle compare la liberté grandissante des couples français à la tradition persistante au Mexique, bien que cette pression varie selon les régions : « Ma génération, en France, on est libre de faire ce qu’on veut. (…) Il y a quand même une évolution au Mexique, mais il y a encore beaucoup de parents traditionnels où la fille ne peut surtout pas vivre avec son conjoint avant d’être mariée. » (33:10)
Timestamps et repères clés
| Thème / Moment | Timestamp | | ---------------------------------------- | ------------ | | Présentation, contexte, amour du Mexique | 00:01–04:45 | | Départ pour le Mexique, choix du pays | 05:23–07:59 | | L’apprentissage de l’espagnol et difficulté initiale | 09:02–11:05 | | Arrivée sur place, logement difficile, décision de s’intégrer | 11:06–13:30 | | Premier choc culturel comme enseignante | 13:47–15:04 | | Adaptation, différences de discipline | 15:05–16:40 | | Les amitiés mexicaines, différences sociales | 17:32–22:20 | | Difficulté à dire non | 22:46–24:00 | | Manque de ponctualité et "ahorita" | 25:22–29:40 | | Pression sociale autour du mariage | 29:40–33:55 |
Citations notables
- « J’ai beaucoup galéré avec l’espagnol parce que je ne comprenais rien du tout... Heureusement que j’ai pu communiquer comme ça. » (09:31)
- « Les Mexicains sont dans la communication, ils parlent très fort. Et donc ça, ça a été un gros choc culturel pour moi. » (15:09)
- « Ce qui me manque parfois au Mexique… c’est cette envie d’approfondir, de parler de sujets un peu plus sérieux. » (20:07)
- « Les Mexicains ne veulent pas dire non pour ne pas vexer les personnes, et ça c’est très, très drôle... pour moi, c’est un manque de respect. » (24:00)
- « Le ahorita, le tout de suite, ne signifie absolument rien au Mexique... ça signifie peut-être dans cinq minutes, trente minutes, ou dans une heure. » (28:56)
- « Il y a encore cette barrière culturelle, cette barrière catholique… le catholicisme, c’est vraiment très traditionnel. » (32:24)
Ton et style
Virginie adopte un ton personnel, enthousiaste et didactique, ponctué de réflexions culturelles. Elle explique les expressions idiomatiques, clarifie les usages grammaticaux et glisse des conseils concrets pour s’adapter culturellement et linguistiquement. L’approche est inclusive, pratique et vivante, fidèle à l’esprit d’une conversation réelle et bienveillante.
Pour conclure
Un épisode vivant et instructif, parfait pour les apprenants qui cherchent à comprendre les réalités d’une immersion au Mexique, tout en perfectionnant leur français authentique et leur compréhension des différences interculturelles.
