Résumé détaillé de l’épisode : « Existe-t-il une identité européenne ? (Spéciale jeunes) »
Podcast : Les Clés — RTBF
Date : 16 décembre 2025
Animateur : Arnaud Ruyssen
Invitée principale : Myriam Bahl (journaliste spécialisée Europe/RTBF)
Avec la participation d’élèves du Collège Notre-Dame de Dinant
Thème principal de l’épisode
Cet épisode explore de façon interactive la question de l’identité européenne, en donnant la parole à de jeunes élèves. Ressentent-ils une appartenance à l’Europe ? Quelle est leur vision des institutions européennes, et voient-ils une vraie citoyenneté européenne émerger chez eux ? À travers témoignages et échanges, le podcast s’interroge sur les ressorts — et les limites — du sentiment d’être européen.
1. Portrait des participants & introduction au sujet
- Les élèves interrogés proviennent de classes et options variées (mathématiques, sciences, latin-grec, sport, langues).
- Ils s’apprêtent à partir en mobilité (Erasmus+) dans différents pays européens, ce qui cadre tout l’épisode autour de l’expérience vécue de l’Europe.
Notable Quote
“On va tous partir dans des destinations différentes… ça dépend vraiment de la destination. Nous, c’est un système de famille d’accueil. Et ensuite, elle ou lui viendra en Belgique et on devra l’accueillir.”
— Student G [01:41]
2. Sur l’identité belge et les valeurs nationales
Timestamps : 03:17 – 04:16
- Les élèves se sentent d’abord belges, avant de se définir comme européens.
- Les valeurs citées : la convivialité, la fête, la gastronomie, la tolérance, le vivre-ensemble, l’ouverture et l’accueil ; une “belgitude” fondée sur la cohabitation de différences internes (Flandre/Wallonie).
- Expériences personnelles sur la perception bienveillante de la Belgique à l’étranger.
Notable Quotes
“C’est être un bon vivant, fêter avec les copains, les frites, la bière, tout ça… On en est fiers.”
— Student G & Student C [03:26]
“Je trouve qu’il y a une grosse différence entre la Flandre et la Wallonie, mais ce qui fait un peu l’identité belge, c’est le fait qu’on puisse quand même… collaborer et créer des choses, même malgré les grosses différences.”
— Student C [03:33]
3. Premiers ressentis sur l’identité européenne
Timestamps : 04:53 – 05:40
- La notion d’une “culture européenne” commune est contestée : “C’est plus un assemblage de cultures et de peuples différents.”
- L’Europe apparaît d’abord comme une institution politique, lointaine, technique et économique, peu incarnée dans la vie quotidienne ou l’émotion collective.
Notable Quotes
“Je trouve que ça nous parle moins parce qu’il n’y a pas vraiment de culture européenne. Il n’y a pas quelque chose qu’on a vraiment en commun.”
— Student C [04:53]
“On nous a d’abord appris à se sentir belges avant de se sentir européens.”
— Student A [05:40]
4. Le regard expert : liminalité de l’identité européenne
Timestamps : 06:55 – 09:06
- Myriam Bahl note que, même si les élèves ne le formulent pas ainsi, ils ont intégré certains “réflexes européens” (mobilité, interactions facilitées, sécurité, absence de frontières…) :
“Vous identifiez tous un autre État de l’Union Européenne comme un lieu accueillant… apprendre sans tracas (…) Ce sont des acquis européens que vous avez intégrés naturellement.”
— Myriam Bahl [07:49]
- Elle souligne notre tendance à ne plus voir ce qui est désormais évident et acquis — et que c’est, en soi, une partie de l’identité européenne.
5. Le déficit de lisibilité et le rôle des médias et de l’école
Timestamps : 09:06 – 11:07 / 16:38 – 19:28
- Discussion sur la difficulté de “voir” le rôle concret de l’Europe — la couverture médiatique comme facteur d'éloignement.
- L’Europe fait des choix qui impactent le quotidien (réglementations sur alimentation, santé, objets du quotidien…), mais ce lien n’est pas naturel pour les citoyens.
- L’école joue un rôle central quand l’Europe semble complexe : l’abaissement de l’âge du vote aux européennes à 16 ans a poussé élèves et profs à s’engager sur la compréhension des institutions.
Notable Quotes
“L’Europe, ce qui est décidé dans ces institutions là, ce sont des choses qui sont vraiment parfois très concrètes dans votre vie quotidienne…”
— Myriam Bahl [09:58]
“Qui dirait ici qu’il voit bien clair sur comment ça fonctionne, les institutions européennes ? Non, personne.”
— Host/Interviewer [16:55]
6. Que signifie « l’Europe » dans la vie des jeunes ?
Timestamps : 11:26 – 13:17
- Évocation spontanée du maintien de la paix depuis 70 ans, et de la qualité de vie supérieure en Europe.
- Les aides sociales, la sécurité sociale, l’accès aux soins, la protection de la consommation… sont perçues comme des résultats positifs d’une appartenance à l’UE.
- Les élèves citent aussi des exemples concrets (subventions pour l’école, compétitions sportives européennes) qui nourrissent un sentiment d’appartenance, mais d’abord sur le mode de l’utilité et des “services”.
Notable Quotes
“Pour moi, elle apporte la paix. Je me dis que s’il n’y aurait pas l’Europe… les guerres auraient continué.”
— Student F [11:26]
7. Ce qui relève des compétences européennes… et ce qui reste national
Timestamps : 13:39 – 16:38
- Myriam Bahl rappelle la fondation européenne sur la paix (“communauté du charbon et de l’acier”), l’évolution progressive vers l’idée d’une entité supranationale.
- Beaucoup d’activités restent nationales : le sport, la santé, une grande partie de la culture.
- Dilemme permanent : certains États veulent transférer plus de compétences à l’Europe, d’autres limitent leur pouvoir collectif à la coopération économique.
- Les élèves prennent conscience du “millefeuille” institutionnel et de la difficulté d’identifier qui décide quoi.
8. L’Europe, force ou contrainte ?
Timestamps : 20:11 – 25:12
- Les élèves sont partagés : l’Europe donne plus de poids international, mais fait aussi courir le risque que les choix nationaux soient minorisés ou dilués (“notre avis n’est peut-être pas représenté à un niveau auquel on voudrait qu’il soit” — Student A [22:40]).
- Pour les grands enjeux (climat, droits humains), ils voient la force de l’union ; mais pour les décisions “du quotidien”, ils regrettent un manque d’adaptation aux réalités locales.
- Discussion sur la difficulté de faire des compromis à l’échelle de 27 pays.
Notable Quotes
“Je trouve qu’il faut avoir plus d’Europe sur certains plans… mais dans les sujets qui sont pour le monde entier… là je trouve que l’Europe est importante (…) plus on est, plus notre voix a de l’impact…”
— Student A [22:40]
“Ces voix-là aussi, elles poussent pour plutôt moins d’Europe. Donc on est à ce moment charnière là.”
— Myriam Bahl [24:43]
9. L’Union européenne à la croisée des chemins
Timestamps : 23:52 – 25:12
- Myriam Bahl signale le climat d’incertitude qui traverse l’Europe : montée des nationalismes, contestation de l’idéal européen, difficulté d’élargir encore l’UE tout en garantissant efficacité et entente.
- La refonte institutionnelle est un enjeu vital si l’Europe veut rester un espace démocratique et influent.
Notable Quotes
“C’est vraiment un moment charnière… il y a de plus en plus de gouvernements qui réfléchissent comme ça… ces tiraillements-là, ils vont plutôt s’accentuer si on ouvre encore la porte.”
— Myriam Bahl [24:54]
10. Conclusion : une citoyenneté européenne en construction
- La difficulté à construire une identité européenne est entretenue par les doutes sur l’institution elle-même.
- L’émission invite à prolonger le débat en classe, et à rester curieux/engagés sur la question européenne.
Moments-clés à retenir (timestamps indicatifs)
- Présentation du groupe et des projets de mobilité Erasmus+ : [00:49 – 02:40]
- Débat sur l’identité belge : [03:17 – 04:16]
- Premiers avis sur l’identité européenne : [04:53 – 05:40]
- Décryptage par la journaliste Myriam Bahl : [06:55 – 09:06]
- Le rôle méconnu du « quotidien européen » : [09:06 – 11:07]
- Exemples concrets d’Europe à l’école et dans la vie : [11:26 – 13:17]
- Discussion sur compétences européennes vs nationales : [13:39 – 16:38]
- Difficulté de compréhension des institutions européennes : [16:38 – 19:28]
- Europe : plus ou moins d’intégration ? : [20:11 – 25:12]
Synthèse du ton et de l’ambiance
L’épisode est vivant, parfois drôle (autodérision sur “la belgitude”), mais honnête sur la complexité des débats européens. Les jeunes expriment leurs doutes sans détours, le journaliste et l’invitée valorisent leurs opinions tout en proposant des pistes d’analyse. Le ton reste bienveillant et didactique, fidèle à la vocation pédagogique du podcast.
Citation finale pour réflexion
“Une conclusion qui nous ramène, en somme, à notre question de départ sur l’identité, sur la citoyenneté européenne, forcément plus difficile à construire quand l’institution elle-même est fissurée par les doutes.”
— Host/Interviewer [25:12]
Pour aller plus loin : débat et prolongements en classe, réflexion sur ce que l’Europe change (ou non) dans notre quotidien, et sur la frontière entre attachement national et engagement européen.
